« Furry Loops »
Mathieu Renard
Vernissage le vendredi 13 décembre à partir de 18h00
« Furry Loops »
Mathieu Renard
Vernissage le vendredi 13 décembre à partir de 18h00
Guest : FURRY DISQUES PAR LAPSUS
Exposition du 14 décembre 2024 au 24 janvier 2025
Mathieu Renard mène un travail où le dessin, le découpage et le montage occupent une place importante dans une pratique jouant sur des références multiples issues d’une culture du print. Ses travaux sont généralement des interventions sur des photographies issues de magazines, encyclopédies ou autres livres d’images.
Ces créations donnent lieu à des séries qui sont souvent réinvesties dans des publications (livre d’artiste, sérigraphie, multiple…). Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions et acquis par des institutions (le Musée d’art contemporain de Barcelone, la Bibliothèque Nationale de France, le Centre des livres d’artistes, l’Artothèque de Strasbourg, le CNEAI, le Musée de Bretagne…) mais trouve plus régulièrement sa place dans des ouvrages et périodiques collectifs (Le Tigre, Hôpital Brut, Tissu, The Drawer…). Il auto-édite de nombreuses oeuvres et est publié chez des éditeurs comme Kaugummi, La véranda ou Blazers/Blasons.
Jouant de repères populaires, Mathieu Renard réinvestit les images et les objets en détournant non sans humour les messages ou fonctions déterminées par une culture de masse. Il remplace par exemple, en 2018, le prénom généralement inscrit sur le traditionnel bol à oreilles breton par des noms de groupes, de médicaments ou autres cocktails iconiques. Son travail, entre psychanalyse à la hache et voodoo conceptuel, ironise avec tendresse sur ce que notre société produit de plus drôle ou d’absurde en terme de propagande commerciale ou idéologique.
Mathieu Renard est représenté par la Galerie Maxime Lancien (Saint-Brieuc).
Mathieu Renard façonne une œuvre qui s’ancre dans l’iconographie populaire tout en la transcendant avec humour et subversion. Sa démarche artistique se distingue par un travail de détournement où il joue habilement avec les codes visuels de la culture de masse. En revisitant, par exemple, le célèbre bol breton pour y inscrire des noms de groupes musicaux ou de médicaments, Mathieu Renard brouille les frontières entre objets familiers et critiques sociales. Cet usage du quotidien pour en révéler l’absurdité, voire la dimension comique, rappelle le travail d’un artiste engagé, mais s’accompagne aussi d’une ironie tendre qui évoque une psychanalyse mi-sauvage, mi-amusée, des idoles et vanités de notre société.
La pratique artistique de Mathieu Renard prend racine dans le dessin, le découpage et le montage. Il intervient souvent sur des photographies vintage provenant de magazines ou d’encyclopédies, trouvant dans ces supports anciens une matière propice à des métamorphoses visuelles déroutantes. Ces images – parfois idéalisées et empreintes d’une certaine nostalgie – deviennent le théâtre de ses interventions. Des figures, entre Alf et le Cousin Machin, s’incrustent au cœur de scènes anodines, introduisant un zeste d’intranquillité et d’absurdité.
L’œuvre de Mathieu Renard ne s’inscrit pas dans un militantisme frontal mais préfère opérer par infiltration. Tandis que Martha Rosler dénonçait la violence de la guerre du Vietnam en intégrant des soldats dans des intérieurs bourgeois, Mathieu Renard propose des créatures au caractère familier autant que fantastique proliférant sans intention politique explicite. Ses interventions graphiques soulignent la complexité de notre société, de ses ambiguïtés et de ses paradoxes, en imaginant un monde où l’hirsutisme devient le symbole d’une égalité nouvelle, sans distinction de genre ou d’apparence.
Le travail de Mathieu Renard explore le potentiel transformatif de l’image et, par là même, invite le public à reconsidérer les normes esthétiques et sociales. Ses créatures nous montrent un futur où les corps seraient libérés de toute contrainte, un univers qui offre à chacun la possibilité de réinventer son identité.
Dans cette mutation douce-amère, Mathieu Renard propose une vision résolument contemporaine et profondément poétique de nos dérives et de nos rêves.