« Local jeune »
Mardi noir
Exposition du 8 avril au 8 mai 2022
Vernissage le vendredi 8 avril, 18h
« Local jeune »
Mardi noir
Exposition du 8 avril au 8 mai 2022
Vernissage le vendredi 8 avril, 18h
Mardi Noir est pictophile comme certains sont philatélistes.
Depuis plus de vingt ans, il collecte des pictogrammes de tout ordre, et se constitue une sorte de bestiaire fait de membres manipulateurs tirés de schémas de modes d’emploi, d’icône pop simplifiées ou de logotypes et autres slogans promotionnels qui peuplent les emballages des produits de consommation et appauvries à mesure des reproductions.
Ce corpus de vignettes, il le travaille ensuite avec des trames en basculant d’un médium à un autre (fax, photocopie, sérigraphie, photographie, vidéo), l’agrandit par retroprojection à l’échelle humaine et le multiplie sur tous les supports (affiche, autocollant, panneau, toile) que cette technique autorise.
Puis il part en quête d’espaces à squatter avec ses collages, palissades de chantiers, murs de maisons abandonnées, façades aveugles, avec une volonté récurrente de créer un dialogue entre le motif et le lieu dans lequel il s’inscrit. En situation, les immenses rébus de Mardinoir procèdent du détournement de notre environnement visuel immédiat saturé de signes et en propose une relecture prolifique, ludique et politique.
Mardi noir
Mardi Noir, né Arzhel Prioul le 29 octobre 1981 à Saint-Brieuc, est un artiste contemporain français. Il vit et travaille à Rennes. La pratique de réappropriation des pictogrammes propre à Mardi Noir semble participer d’un détournement de l’univers public ou marchand. Le logotype, censé attacher le citoyen à des marques, des valeurs, devient l’œuvre de l’artiste. Il s’en empare, se substitue à leur propriétaire, pour les redonner à tous, comme un Robin des bois de l’image. Il en fait un réel décor à vivre, au lieu de la pseudo esthétique publicitaire ou institutionnelle qui travaille les citoyens plus qu’elle n’embellit la ville. Les pictogrammes initialement ne s’intègrent jamais aux espaces, ils se collent sur eux et virtualisent la vie. Les détourner c’est alors les inscrire enfin dans un contexte réel où chacun peut être ce qu’il est et non le consommateur ou le sujet qu’il doit être. Les interventions dans l’ensemble reposent sur un détournement graphique d’objets extraits de leur fonction et de leur contexte d’origine en vue de créer une situation ludique. La réflexion s’articule autour du décalage et de la confrontation de l’utile et de l’inutile, du passé et du présent, de la présence et de l’absence. — R.Edelman