Tous ceux qui jadis maniaient des concepts ont plutôt tendance maintenant à conceptualiser leurs manies. Les artistes du Moi. Primat, lui, il a les mains dans le cambouis. La plume dans l’encre de Chine. Il décortique, il dissèque, il veut comprendre, il a besoin de savoir comment ça marche, l’humain et ce qui l’entoure.
Il est comme ces enfants qui démontent leurs jouets, et les remontent à l’en- vers avec soit le souvenir qu’ils en ont, soit l’idéal de ce qu’ils aimeraient qu’ils soient. Pas d’effets de manche, du travail. Il faut en effet beaucoup de travail pour réaliser ses dessins, ses mandalas aussi, pièces éphémères peut-être mais inestimables car gravées dans nos mémoires.
Primat, en bon quadrumane, touche-à-tout. Par curiosité, sans doute; par nécessité, sûrement. C’est qu’il est curieux, ce petit singe élevé à l’éclectisme, aux épices rares et au jus de crâne. Il trace ses textes à l’envers. Coquetterie ? Gimmick comportemental pour être repéré ? Peut-être un peu de tout ça, mais surtout une volonté de provoquer la réflexion, d’abord physique, puis mentale. Un miroir qui tend un autre miroir.